jeudi 5 février 2009

Automatique: debut de l'épisode

N°i


…AUTOMATIC…







Avertissement:

Tous les intervenants de ce recueil sont les fruits de mon imaginaire, malgré leurs incohérences et leurs à propos fumant voir fumeux, ils sont donc bien réels, exhalaisons expirées de mes combinaisons neuronales elles-mêmes si peu organisées.
Je ne serai nullement responsable des poursuites judiciaires que certains ou certaines entameront à leurs encontre.
N'étant pas maître de moi-même je le suis encore moins d'eux.
Ceux qui voudront me brûler devront d'abord me faire écarteler, qu'ils s'en tiennent à cela. Sinon, je les chasserai et les éviscérai avec mon propre matériel théorique, qu'ils se le disent!

























Aux espèces qui resteront et à toutes celles qui trépassent…







I-h03 : Comment Lucien chercha une glace…






1

Automatique ? Est-ce vraiment le mot actif et définitif de la métamorphose de celui qui peint des mots morts sur les lignes-liens courbes du bidule que l’on nomme papier ?
Le crayon que l’on anime est une servitude pour celui qui ne sait penser sans écrire. Nous sommes de ceux là, nous et nos esprits frappés, dégringolés au-dedans de notre cervelle faisceau.


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Lucien est mort. C’est triste, vraiment triste, lui qui pensait cheminer de nombreuses fois encore en tant que ramoneur noiraud dans le conduit désaéré de maintes colonnes de suies recouvertes.
Mais bon, qui sait si son geste bien trop adipeux aurait pu trouver réponse et certitude en ce matin branlant de contingence bordélique.
Il prit le train, regarda les gens fadent qui le montraient de l’œil : des gros sacs, des maigrelettes, des vieilles putes suédoises, des vendeurs de balais brosses, de petits politiciens véreux aux nez crochus, des amateurs de marshmallows verts, des représentants d’objets crus et cuits, des ouvreurs et des ouvreuses de boites Tuperware, et de vagues inconnus mirant un paysage brouillardeux, gris et sans aucune limite soupçonnable.
Le regard, cette acidité magnétique, lui faisait plier les yeux et ressuyer quelques gouttes salées et froides de ses fosses lacrymales.
Nul doute que ce voyage se conclurait par une virée certaine dans un dégoût plus profond que toutes les mares bruyantes qu’il s’amusait, enfant, lors de ses errances campagnardes, à chahuter de ses bottines plastifiés de bouseux moderne, acyclique et perturbé.

Néon de la gare, bancs en bois drapés de clodos mouchetés, vitres faussement propres, cadavres de bouteilles épars et giclés de merde sur les trottoirs rupestres d’une ville nouvelle.

Il avance sur un replis de sol, bien accroché au mur tordue des immeubles, pliés de rire à sa vue. Tout gigotait autour de lui, la cité lui offrait un ravissement.

Aussi, trois policiers s’effarouchèrent velus alors que Lucien s’empressait de tordre une teigne aguicheuse, bien plus que les publicités-pixels qui envahissaient le ciel.
Il reconnu le gars blafard, celui du côté droit, barbue et son temps à émettre des coups somptueux, et celui du côté gauche, qui était en train d’agripper son torse orange.
Crustacé, « nous t’avons enfin retrouvé, tu es perdu, nous allons te lacérer les organes maudis de ton ressort ! »

Lucien sortir le cervelet de l’un pour l’engouffré dans l’oreille interne de l’autre.

Voilà, ce qu’il faisait pour sa défense, sa vie ayant été mise en péril.

Marchant, il s’arrêta soudain et lut.

Sur une affiche collée au mur il était écrit ceci:

Prophétie de Sainte Zigloute la Verte n°24
A défaut d’être plaisantes nos villes sont des ramassis d’autismes vétustes et marchands, ainsi, ne servant à nulle autre chose que de replis pour les boutiquiers, elles en oublient la fonction d’être belles, joviales et riches, aussi, elles deviennent le lieu cyclopéen des transactions les plus débiles et particulières, matrices vulgaires des échanges objectifs, vidées de tous sentiments de grandeurs et de vies : elles sont le refuge des artificialismes, des pollutions tout autant physiques que mentales, des dépenses destructrices.
La ville est le cloaque, l’intestin cimenté où les déchets sont les représentés de notre faculté d’excrétion suffocante.
Le temps n’est pas loin ou l’on verra se soulever les miasmes des égouts citadins qui, par de nombreuses rigoles, se faufileront hors de leurs niches cachées et souterraines sur les devantures administrées des échoppes rutilantes, avalant par de massives langues de chiasse les passants déconcertés par une colère si soudaine.
Recouverts, en attente d’étouffer, râlant, ils entendront ce dernier murmure : « je suis ce que tu as projeté, je suis ton déchet et je n’ai plus de place à force de me retourner dans des mers bien trop pleines, je suis ton enfant dégueux, ta surproduction livide, ta pestilence pudique qui déborde désormais par une absence de sas dans lesquelles se déverser…

Le tout étant signé par l'intitulé suivant: Le Front Froid


Mémoire vierge et sans attache, il fonce décousu, la braguette ouverte, sans fard.
Les doigts dans le nez, pour sûr, il va le faire, il ne sait pas quoi exactement, d’ailleurs, il n’y réussit pas : ce qui aurait pu être a échoué par manque d’implication des influx dans une action physique unifiée. Le problème de notre héros est bien de ne pas saisir en lui-même les moments opportuns, il manque de maîtrise sur lui-même, son instinct s’emploie à se défausser de ses évolutions finales et en cela son désir se retourne en rond, en roue libre en son corps dés lors réapproprié vers de nouveaux mouvements.
Il se pose et poussant de son pouce la narine droite obstruée par une cordelette de morve sèche, il exprime dans un sanglot ignare (dénué d’une quelconque pudeur), ceci :

« Je veux une glace ! »
« Je veux une glace ! »
« je veux une glace… »


Les masses bruyantes des voitures n’y comprenaient rien, sa parole n’étant compris que de lui-même et son vacarme se déroula vers une discrétion étouffée.

Assis, plaisantant avec les cailloux, Lucien se souvient malgré lui de souvenirs envenimés : de sa mère courant dans l’herbe à la recherche de Clovis le chien eczémateux et bruni par des croûtes friables, de son père battant celles-ci à coup de peigne délicat, de son frère, un branleur de première, éjectant tel un Pollock spermatique, des myriades de sécrétions glandulaires sur des draps maculés de tâches plus ou moins ordonnées, de Sophie la belle irlandaise, catin d’une matinée brumeuse qu’il déflora parmi des braises.
Rien de tout cela n’attendrissait sa dureté, ces bons moments pluriels signifiaient la laideur d’un passé racorni et miteux dont les simples apparitions spectrales ne supposaient que la Chose odieuse : celle de n’avoir été qu’une jeunesse neutre dans un bocal familial rempli d’épaves.
Être mûr, adulte, voilà bien un état de pourriture avancé.
Lucien n’y croyait pas, vieux il était né, trépassé déjà dans l’utérus agrandit de sa génitrice fécondée par son crabe de père.
Sa couleur préférée était le orange-marron, le rouillé gluant, l’à peu près pourri.
De plus, Lucien était roux, ce qui impliquait chez lui une tare maligne dans un monde peuplé de non-roux, devenus des anti-roux par convention entretenue. Chanceux il fut de ne pas être brûlé.

« Une glace…je veux une glace !!! », se dit-il.
Il frappa à la porte d’une maison… Porte fermée +5. Enfin, à la sixième porte, une vieille femme ouvrit.
Coup de poing direct.
Étranglement.
Sang de fanes, de sphagnes moussifs, poussifs, à tresses rousses et rouissives.
Regards furtifs. Le frigo. Pas de glace…
Femme à terre qui remue bras et jambes, petits et grands spasmes. Coups de pied sauvage sur la tête. Dents qui volent par unités groupées. Sortie magistrale de Lucien qui referme la porte délicatement.

Dans la rue, Lucien, se grattant la touffe du haut, s’énerve.
« Je veux une glace !!!!!!!!!!!!! », crie-t-il à un badaud badin, dont l’air enjoué prit peur.
Celui-ci se mit à courir vers les ruelles d’un quartier, délaissant notre ami échaudé par son action précédente.


La semaine prochaine une tentative de suite....
Hic

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