lundi 16 février 2009

Aux vieux qui voudraient que nous travaillions à tout prix

Nous sommes chômeurs, RMIstes, etc.
Il faudrait que nous trouvions coûte que coûte un emploi, car c'est selon vous, la bonne, la seule et unique marche à suivre.
Dans le cas contraire, nous sommes pour vous des profiteurs du système.

Pour vous, il faudrait être prêts à renier nos valeurs, notre éthique, à faire des métiers qui ne nous plaisent pas, qui ne nous épanouissent pas, même à faire des métiers destructeurs de l'humanité.
Qu'apporte quelqu'un qui travaille dans un MacDo, quelqu'un qui fabrique des jeux vidéos, ou encore quelqu'un qui vend n'importe quel gadjet dont nous n'avons pas besoin?
Le salarié d'un de ces métiers se suffit à lui même, pour son salaire, mais n'apporte rien de positif à la société, encore moins à l'ensemble des êtres vivants.
Pire, si on doit faire le bilan de tous les métiers qui ne servent à rien, il y a fort à parier qu'ils sont même fortement nuisibles à l'humanité. Pensez à la consommation de ressources, aux multiples transactions de matières, à la consommation d'énergie pour des objets, des « services »...dont nous n'avons pas besoin.
C'est autrement plus coûteux qu'un RMIste, un salarié d'un travail de merde! Seulement, on ne le compte pas en argent (heureusement pour le capitalisme).

Et un Zidane, qui empoche le pactole à taper dans un ballon, ça ne vous pose pas de problème?

On peut aussi parler du travailleur, qui ne fait pas forcément un métier si pourri que ça, mais qui parcourt chaque jour 30 kilomètres en voiture. Combien de millions d'années à t-il fallu pour que se composent les 2 ou 3 litres de pétrole qu'il brûle chaque jour...en quelques minutes, pour aller TRAVAILLER?

Vous ne voyez pas, ou ne voulez pas voir, que les plus grands profiteurs, vous en faites partie, en vivant luxueusement sur le dos la Planète Terre et des peuples Africains qui vous fournissent les ressources pour tout le matériel qui vous entoure.

Notre vie quotidienne, n'a pas de valeur à vos yeux, tant que nous rentrons pas dans une case correspondant à un emploi.
Pourtant, certains s'activent, à filer un coup de main à un ami pour construire sa maison, d'autres jouent de la musique, procurent du plaisir à ceux qui l'entendent.
Certains refusent de laisser l'horreur continuer et vont neutraliser des cultures de plantes transgéniques. D'autres, ou parfois les mêmes (car ce sont souvent les mêmes qui agissent), ouvrent des squats dans des logements inoccuppés pour les plus démunis.
Il y a une vie hors du travail.

Vous, vous nous accusez.
Vous vivez avec une retraite, que, quand bien même nous travaillerions, nous ne toucherons pas.
Vous avez grandi dans l'effervecence de la société industrielle, l'illusion que ce modèle pouvait durer. Vous avez travaillé certes, souvent tôt pour les plus jeunes d'entre vous.
Mais qu'avez vous fait? Qu'avez vous fait pour vouloir nous mettre au travail comme ça?

Quand ils ont construit des centrales nucléaires, qui allaient hypothéquer notre vie, vous n'avez rien fait pour arrêter ça, vous avez laisser faire.
Quand ils ont créé des horribles supermarchés partout, vous les avez fait fonctionner (détruisant au passage un bon paquet d'emplois).
Quand ils ont fait la promotion de l'automobile individuelle, vous en avez tous acheté, et on a diminué le réseau ferré utile de 2 fois.
Quand les Mitterand est les autres ont entretenu des dictatures en Afrique, nourrissant la misère actuelle (et les conditions de « sans papiers » que parfois vous haissez), vous n'avez rien dit.
Quand les privatisations se sont généralisées, détruisant les services publics, vous avez laissé faire (sauf peut-être quelques uns qui étaient concernés par une perte d'emploi).

Vous avez accepté la publicité partout dans la rue, dans les boîtes aux lettres, pour certains dans les jardins, nous précipitant un peu plus vers ce monde de consommation, donc de compétition et d'individualisme.

Dans la peur de ce que vous pouviez voir à la télé, vous avez accepté qu'on généralise les caméras de surveillance et les flics armés dans la rue.

Vous avez laissé des innocents se faire enfermer.

Ce monde et ce qu'a fait l'humain, surtout celui des pays riches, dont nous faisons et vous faites partie, est une horreur. La Terre est belle, mais pas ce que vous en avez fait.

Il n'y a qu'à aller faire un tour près des immenses bouchons en ville pour voir que ce système, votre système que vous aimez tant, le système du travail, ne rime à rien.

Ce système, c'est l'autodestruction, et vous voulez qu'on s'y précipite.

Vous avez la prétention de nous nourrir (par le biais des allocations) mais vous nous affamez, et affamez encore plus certains peuples d'Asie, d'Amérique du sud, ou d'Afrique.

Nous ne voulons pas suivre votre modèle. De toute façon vous avez tout pris.
Certains on des résidences secondaires, certains possèdent des terres.

Si je prends volontairement ce ton culpabilisateur, ce n'est pas que nous aurions forcément fait mieux, c'est que vous voulez nous culpabiliser, donc ayez l'honnêteté de reconnaître vos actes ou non-actes, votre responsabilité.

La spéculation fait que tout ce qui était accessible pour vous ne l'est plus pour nous.
Inutile d'esperer acheter une maison à moins de rentrer dans ce système dévastateur du travailler plus plus plus, qui nous précipitera encore plus dans la merde.

A présent, nous sommes nombreux à tenter l'alternative, d'autres habitats, d'autres rapports humains...
Nous voulons une existence avec un sens, une existence qui respecte les autres existences.
Une existence non aliénée au travail.
Seulement, vous qui possédez tout, et qui en plus nous accusez, vous qui avez pris la liberté de vous déclarer « possesseur de cet endroit » (alors que vous n'avez pas créé la Terre à ce que je sache), pensez que votre modèle est le meilleur, et ne nous laissez pas la liberté de faire.

Quand il est question de sauver sa vie, nous réfléchissons hors du cadre.
Sucrez nous le RMI, nous viendrons bêcher les grands gazons des jardins des riches, pour en faire des potagers.

Phoque

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